AVANT PROPOS | INTRODUCTION | I. LES PRÉMICES D’UN GÉNOCIDE | II. LES LOGIQUES DE LA VIOLENCE | III. LA MISE EN ŒUVRE DU GÉNOCIDE | IV. L’HEURE DES BILANS | V. LES MASSACRES D’ARMÉNIE VUS DE PARIS |
I. LES PRÉMICES D'UN GÉNOCIDE |
1. LE QUOTIDIEN D’UN TERROIR ANCESTRAL Au tournant du 20e siècle, les Arméniens sont principalement concentrés dans les six provinces orientales de l’Empire ottoman, dans les vilayets de Sıvas, Erzurum, Van, Diyarbekir, Bitlis et Kharpert, qui recouvrent le terroir arménien ancestral, ainsi qu’à Constantinople et dans les principales villes d’Anatolie. La majorité d’entre eux est établie en milieu rural et mène une vie traditionnelle, de type patriarcal, caractérisée par une cohabitation complexe avec des populations kurdes semi-nomades ou récemment sédentarisées. D’autre part, les métropoles de province concentrent une société arménienne instruite et entreprenante qui entre dans la modernité. C’est ce monde vivant qui va subir des massacres de masse et voir ses biens progressivement spoliés, enclenchant un courant migratoire massif avant d’être définitivement éradiqué en 1915. |
massacres 1894
Le patriarche arménien de Constantinople Malakian Ormanian, 1841-1918, qui a fait face au sultan Abdülhamid II et a affronté les conséquences des massacres de 1894-1896 (coll. Bibliothèque Nubar)
Initial content
Le catholicos Mgrditch Khrimian, 1820-1907, représentant des Arméniens au congrès de Berlin (coll. Bibliothèque Nubar)
Initial content
Réunion des ambassadeurs de France, Grande-Bretagne, Russie, Autriche-Hongrie et Allemagne auprès de la Sublime Porte : assis à gauche, l’ambassadeur de France Paul Cambon (Le Monde illustré du 1er mai 1897)
Initial content
Escadron de Kurdes hamidiye (coll. Michel Paboudjian)
Initial content
1/5 Après les massacres à Erzerum ; inhumation des victimes au cimetière arménien les 1er et 2 novembre 1895 (archives du ministère des Affaires étrangères)
Initial content
2/5 Après les massacres à Erzerum ; inhumation des victimes au cimetière arménien les 1er et 2 novembre 1895 (archives du ministère des Affaires étrangères)
Initial content
3/5 Après les massacres à Erzerum ; inhumation des victimes au cimetière arménien les 1er et 2 novembre 1895 (archives du ministère des Affaires étrangères)
Initial content
4/5 Après les massacres à Erzerum ; inhumation des victimes au cimetière arménien les 1er et 2 novembre 1895 (archives du ministère des Affaires étrangères)
Initial content
5/5 Après les massacres à Erzerum ; inhumation des victimes au cimetière arménien les 1er et 2 novembre 1895 (archives du ministère des Affaires étrangères)
Initial content
Constantinople, mosquée de Yıldız : Abdülhamid II à la sortie du selamlık (coll. Michel Paboudjian)
Initial content
La première phase des massacres de Cilicie : 14-16 avril 1909 La flambée de violence qui embrase toute la Cilicie dès le 14 avril n’a rien d’un mouvement spontané. Des rumeurs infondées d’assassinats de musulmans par des Arméniens ont circulé, relayées par le clergé et les fonctionnaires locaux, soutenus par les notables et la gendarmerie. La première journée, le 14 avril, des émeutiers procèdent à la destruction des boutiques arméniennes du bazar et au massacre des travailleurs saisonniers arméniens des fermes de la plaine d’Adana. Mais l’autodéfense organisée, notamment dans les quartiers arméniens d’Adana, permet d’éviter un bain de sang.
|
massacres adana 01 Adana, avril 1909 : cadavres d’Arméniens massacrés (carte postale ancienne, coll. privée) Initial content Constantinople, 3 mai 1909 : exécution d’insurgés sur la place Eminönu (carte postale ancienne, coll. privée) Initial content Adana, avril 1909 : le quartier arménien incendié pendant les massacres, avec au centre la grande bâtisse du collège arménien catholique (coll. Société de géographie, Paris) Initial content Vue du quartier arménien après les massacres d’Adana, mai 1909 (coll. Pères mekhitaristes de Venise) Initial content Vue du quartier arménien après les massacres d’Adana, mai 1909 (coll. Pères mekhitaristes de Venise) Initial content Vue du quartier arménien après les massacres d’Adana, mai 1909 (coll. Pères mekhitaristes de Venise) Initial content
La deuxième phase des massacres de Cilicie : 25-27 avril 1909 Après les premières violences, les autorités gouvernementales ont envoyé des troupes pour rétablir l’ordre. Sur les instances du consul britannique à Adana, les Arméniens ont accepté de livrer leurs armes et de se placer sous la protection des soldats. Ce sont pourtant ces mêmes troupes qui vont attaquer les quartiers arméniens désormais sans défense et procéder, trois jours durant, au massacre de milliers de leurs habitants, y compris ceux qui avaient trouvé refuge dans les missions étrangères.
|
massacres adana 02 Déblayage des ruines du quartier arménien d’Adana après les massacres, mai 1909 (coll. Saint-Grégoire, Beyrouth) Initial content Déblayage des ruines du quartier arménien d’Adana après les massacres, mai 1909 (coll. Saint-Grégoire, Beyrouth) Initial content Hagop Babikian, 1856-1909, député au parlement ottoman, membre de la commission d’enquête sur les massacres de Cilicie (Kéghouni, vol. 6, 1909, p. 56) Initial content Sahag Khabayan, 1848-1939, catholicos de la Grande Maison de Cilicie à l’époque des massacres d’Adana (coll. Bibliothèque Nubar) Initial content